L'été

Et l'été hisse ses branches
Le long de nos mémoires
C'est sous ton corps, ta voix
Que j'apprends à m'éprendre

Je fixe ta peau
L'imaginaire qui en sort
Faut arriver à se sentir seuls
Au milieu de fantômes

Mon Québec est une mine
De trésors qu'on ne sait voir
De richesses du monde entier
Et de mousse caillasseuse sous nos pieds

Je fixe ton corps
L'imaginaire qui en ressort
Faut arriver à s'aimer
Avant de mourir seuls

Ce qui a de plus vivant ici
Tu l'as surement volé
Entre la femme de pierre
Les crevasses à nos tombes
Je veux sentir ton hêtre
Dans mon sillage à l'automne
Mes pensées charbonnées
Fais-moi en faire du feu, suffit d'en faire du feu

Et l'été hausse mes branches
Le long de ton mémoire
Et mon tricot usé
Passera sûrement l'hiver

Et nos corps changent si vite
Sur nos cuisses, les bleus et nuits s'enchaînent
Les cours d'eau s'atrophient
Laissant sous nos plumes, le gésier implorant

Et l'été brûle tes hanches
Et nous offre en miroir
Que je pose sur papier
Par peur d'y voir plus clair
Un semblant d'instant, qu'on aura peut-être oublié
Même si on y passe l'hiver
Et même notre vie entière



Credits
Writer(s): Noé Talbot
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