Bonhomme

À bras le corps, Brassens
À bras le corps de l'arbre
Où la vie et la mort entrelacent leur loi
Avant de replonger dans le torrent de barbe qui coule
Du menton d'un Jupiter gaulois

La barbe, au sel, à Seth
Aux salives de marbre de la mer
Oui, toujours, toujours recommencer
Tu n'acquît d'un maçon, certainement pas glabre
Et travailla bientôt ta guitare à penser

C'est dur, George
C'est vache d'être un pouêt
Un pouêt, pouêt
De posséder un peuple ajusté à sa voix
Bel homme, sous ta moustache je fris mon omelette
Et que l'œuf bien cassé te donne de la joie

Malgré la bise qui mord
La pauvre vieille de somme
Va ramasser du bois mort
Pour chauffer Bonhomme

Bonhomme qui va mourir
De mort naturelle
Mélancolique, elle va
À travers la forêt, blême
Où jadis elle rêva
De celui qu'elle aime
Qu'elle aime et qui va mourir
De mort naturelle

Rien n'arrêtera le cours
De la vieille qui moissonne
Le bois mort de ses doigts gourds
Ni rien ni personne

Car Bonhomme va mourir
De mort naturelle
Non, rien ne l'arrêtera
Ni cette voix de malheur
Qui dit "quand tu rentreras
Chez toi, tout à l'heure
Bonhomme sera déjà mort
De mort naturelle"

Ni cette autre et sombre voix
Montant du plus profond d'elle
Lui rappeler que, parfois
Il fut infidèle

Car Bonhomme, il va mourir
De mort naturelle



Credits
Writer(s): Georges Charles Brassens
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