Hymne au cinéma

Le cinéma je m'y sens chez moi
Je ne pourrais pas vivre sans me glisser dans ses draps
J'aime m'y réfugier quand dehors il fait froid
Même dans les salles délabrées où s'abritent des rats

Un frisson me parcourt quand la lumière se baisse
Je savoure chaque plan comme une paire de fesses
Je peux presque palper notre excitation
Quand nous habillons le silence de nos respirations

Des géants crèvent l'écran éveillent les rêves
Des gens émerveillent même les grands énervent
Ou déstressent en essayant de ne pas faire semblant
De s'amuser sérieusement comme le font les enfants

C'est un art cathartique inouï qui
Choque divertit ébouriffe ou ravit
Fait sourire ou souffrir toutes ces histoires à dormir assis
Nous en mettent plein la vue et l'ouïe

Des personnages de Jarmush aux images de Bilge
Ceylan du rire d'Amadeus aux punchlines de Blier
Les bons films sont rares s'apprécient comme des cadeaux
Il m'est arrivé d'avaler des soupes de navets spatiaux

Qui n'ont pas étanché ma soif
Ébranlé ma passion l'écran est ma glace
Donc mon esprit comme guidé par l'orgasme
M'a suggéré d'écrire cet hymne au cinématographe

J'ai fait du parapente en me jetant du Paramount
Oublié mes 20 ans sous les projecteurs de la Fox
J'ai même invité Totoro à dormir dans un château rose
Lui ai fait faire son rototo on était en parfaite osmose

Parfois du D de DreamWorks je me jette à l'eau
Pour mieux grimper au sommet de l'antenne de la RKO
Quand sauvagement le lion de la MGM rugit
Dans ma tête des fragments de lives de NTM surgissent

On a pendu Laurel et Hardy pour quelques dollars de plus
J'ai retrouvé la corde planquée sous une arche russe
Les fils de l'homme qui rétrécit
Ont rejoint le septième continent c'est irréversible

Sadako a mis du gloss et accourt
Vers son petit amant Nosferatu
La sorcière du pays d'Oz est jalouse
Fond en larmes et son mari Voldemor fait la roue

Saviez-vous que suite à un raz d'marée
Des crocodiles zombies dorment au pied d'un monolithe sur la montagne sacrée
Tandis qu'un vieux droïde androgyne parcourt une plage de naturistes
Quand j'rembobine cet art utile des pages d'images jaillissent

J'vois les gants de Gilda sur le pont de Dogville
Piétinés par Godzilla la hache de Jack
Torrance dans les mains d'un Joker hostile
Pas besoin des joints de Jeff Lebowski au ciné y'a trop d'miracles

Plaisir familial ou solitaire
À la croisée du réel et de l'imaginaire
Même le quotidien y paraît extraordinaire
Et quand on choisit bien la salle l'entrée n'est pas si chère

Alors oubliez les forums sur internet
Venez faire vibrer les murs de toutes ces salles désertes
Savourer les jump cuts les travellings compensés
Les invraisemblances cohérentes la vie condensée

Dévorer du regard des faces de cake
Dévaler quatre à quatre les escaliers sales de Rec
Croiser Lars von Trier j'suis trop fan de c'mec
J'pourrais lui offrir un manteau en peau d'âne de Shrek



Credits
Writer(s): Sebastien Gonzalez, Francois Verschaeve, Lucas Visquenel
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