Marizibill

Dans la Haute Rue, à Cologne
Elle allait et venait le soir
Offerte à tous, en tout mignonne
Puis buvait, lasse des trottoirs
Très tard dans les brasseries borgnes

Elle se mettait sur la paille
Pour un maquereau roux et rose
C'était un Juif, il sentait l'ail
Et l'avait, venant de Formose
Tirée d'un bordel de Changaï

Je connais gens de toutes sortes
Ils n'égalent pas leurs destins
Indécis comme feuilles mortes
Leurs yeux sont des feux mal éteints
Leurs coeurs bougent comme leurs portes

Je connais gens de toutes sortes
Ils n'égalent pas leurs destins
Indécis comme feuilles mortes
Leurs yeux sont des feux mal éteints
Leurs coeurs bougent comme leurs portes



Credits
Writer(s): Guillaume Apollinaire, Bernard Oulion
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