Papa

Au-delà de tout ce qu'on a pu taire
Et ce malgré nos fichus pudeurs qui nous étreignent
Je n'ai pas eu à souffrir d'un manquement de mon père
Les discours ne valent guère mieux que ça, Papa

Au-delà de tout ce que j'espère
Quand d'autres se plaignent du mal d'amour qui les oppresse
Sous ta bienveillance, tous tes silences sont secondaires
Tes je t'aime raisonnent bien plus que ça, Papa

Et qu'importe les remords
Ta gène est dans mes gènes
Je la vouvoie encore
Dis-moi tout ce que j'ignore
Si les mots sont tes chaines
Ils sont mon réconfort
Tes non-dits sont des poèmes
De fascinants stratagèmes, ou l'embarras s'endort
Mais ce silence là me tord

Au delà de ces mots à cœur ouvert
Je sais ton malaise, les farces n'empêchent pas d'être honnête
De toutes les galéjades, des blagues nomades que tu répètes
La dernière n'a fait rire que toi, Papa

Au gré de mes larmes, le cœur en peine
Bien des mots se valent, aucun n'apaise autant qu'un geste
De toi, une accolade, et la chamade ferait le reste
Les chagrins se consolent dans les bras, Papa

Et qu'importe les remords
Ta gène est dans mes gènes
Je la vouvoie encore
Dis-moi tout ce que j'ignore
Si les mots sont tes chaines
Ils sont mon réconfort
Tes non-dits sont des poèmes
De fascinants stratagèmes, ou l'embarras s'évapore
Mais ce silence là me tord

Au mépris de nos veines prières
La vie fait son œuvre, l'absence est tout ce qu'il nous reste
Je garde en mémoire tous tes espoirs et leurs promesses
Et la seule que tu ne tiendras pas, Papa