Nabuchodonosor

J'ai vu la femme aux mille feux dansants
Semblable en tout à la Toison d'Or
Mais je me transmuais d'homme en bête au couchant
Tout comme faisait Nabuchodonosor

Sans toi, je deviens le grand anachorète
Bercé par les songes impurs et les démons fantassins
Puis viendra ce jour, terrible jour sans lendemain
Où ton absence rendra mon âme muette

Muse maudite aux mirettes qu'on aime lire
Dont les éclats ôtent tout autre désir
Que celui de se perdre dans l'immensité
De leur beauté ceinte de merveilleuses voluptés

Que soit banni de la clarté Phébus
Des biens Junon et des idylles Vénus
Que le dieu Mars soit puni à outrance
Si, comme Job, ma vie rime avec souffrance

Sous son air cruel se cache la faiblesse
L'enfant de Niobé mêlé à l'âme d'Hadès
Tout comme le goût rance d'un souvenir de jeunesse
Où je voulais élever jusqu'aux cieux ma maudite déesse

Quelle grande défaite fut la perte de l'anti-aryenne
J'étais comme un Troyen après la prise d'Hélène
Affamez-moi, tel l'antique Tantale
Elle est inatteignable, bien plus encore que le Saint Graal

Il faut bien mettre un terme à tant d'années d'errance
Et quitter le chemin où tout n'est qu'erreur et souffrance
Ou bien se résoudre à explorer l'Achéron
Avec Charon comme ultime compagnon

Que soit banni de la clarté Phébus
Des biens Junon et des idylles Vénus
Que le dieu Mars soit puni à outrance
Si, comme Job, ma vie rime avec souffrance

Elle aurait pu se faire la nouvelle Perséphone
Chatoyante et chromée comme une petite opale qui danse
Comme j'ai pu l'apprécier, peut-être plus que personne
La terrible pourvoyeuse de fantasmes et de romances