Je suis moi-même

Je suis moi-même, ô misère, ô folie
Un cœur en naufrage, une âme qui s'oublie
Les yeux rougis de nuits sans repos
Les mains tendues vers des idéaux

J'ai rêvé d'êtres grands, puissants, invincibles
Mais je ne suis qu'un homme, fragile, sensible
À quoi bon ces façades, ces faux-semblants
Quand le miroir me crie que je suis perdant?

Je suis moi-même, sans gloire, sans lumière
Ni un ange, ni un démon, juste un frère
Qui cherche, qui trébuche, qui se relève
Avec des rêves en miettes, mais qui s'achève

Les gens m'appellent, m'assaillent de leur rire
Mais sous leurs masques, je devine le pire
Ils cachent leurs peurs, leurs cris étouffés
Et moi, je me tiens là, nu, déchiré
À quoi bon ces jeux de société?

Ces mensonges polis, cette absurdité?
Je ne veux plus sourire pour leur plaisir
Je veux hurler, pleurer, sans même mentir
Je suis moi-même, sans gloire, sans lumière

Ni un ange, ni un démon, juste un frère
Qui cherche, qui trébuche, qui se relève
Avec des rêves en miettes, mais qui s'achève

Les larmes coulent, la vie passe
Je cours après moi-même dans cette farce
Je suis l'acteur et le spectateur
D'un théâtre où l'on joue le malheur
Je prends le temps de m'écouter enfin

De voir en moi, de voir le chemin
Je ne veux plus me cacher sous un masque
Je suis là, et c'est tout ce que je demande
Je suis moi-même, et cela suffit

Avec mes peurs, mes doutes, mes envies
Ni héros, ni lâche, juste un homme
Qui vit, qui respire, qui pardonne
Je suis moi-même, et je me libère

Du poids des attentes, des faux repères
Enfin debout, devant la scène
Juste moi-même, juste humain