AUBE JAUNE

Salut bonhomme qu'est ce que tu fais à cette heure tardive?
À cette heure où même les fantômes tombent de fatigue
Ça fait longtemps que j'm'étais pas senti si petit sous les étoiles
Parle moi un peu de toi jusqu'à ce que l'aube soulève cette toile

Qu'on se raconte des jours heureux
Qu'on se raconte des jours heureux

Ton image s'évapore
J'ai l'impression que c'est ma faute
Prends ma main et serre la fort
Avant que le vent t'emporte

Ouais c'est ma faute
J'aurais dû t'laisser partir bien plus tôt
Je crois que l'idée d'grandir m'insupporte

Cette vie n'arrête jamais sa course
Donc y'a pas grand chose à faire
Sourire un peu, essayer d'vivre
Les jours qui défilent à la fenêtre

Envole toi d'ce monde j'voudrais pas le laisser te bousiller
Moi j'reste en bas là d'où les étoiles paraissent poussière

Paraissent poussière

Elle était jolie cette histoire
Cette page qui paraît intournable
Dis moi qu'il est pas trop tard
Pour la plier et prendre le large

Pour partir pour un long voyage
Quelque part sans destination
J'prendrai tes rêves dans mes bagages
J'prendrai ton cœur de p'tit garçon

Pourvu qu'il batte encore un peu
J'prendrais pour toi le poids de ce monde
Pour que tu t'envoles comme un vœux
Il nous reste qu'une poignée de seconde

J'aimerais te dire que demain sera le grand départ et
Que je mettrai ma petite vie sur ce bateau en papier
Avec l'espoir insensé qu'il aille quelque part
Des fois j'ai peur de plus y croire

Eh bonhomme tu sais moi aussi j'ai du chagrin
Mais je cherche encore ma place dans cet immense jardin
J'peux pas te promettre de rester le même
Ni te promettre de plus me perdre
Mais j'prendrai soin de ceux que t'aime
J'prendrai soin de ce que tu laisses
J'me rendais même pas compte combien tu grandissais
À quel point le sablier se remplissait

Mais c'est la fin d'une histoire
On en écrira d'autres
De longs voyages en quête de moi-même
Sur ce p'tit radeau

Alors pars
Ne deviens plus qu'un point dans mon horizon
Va là où le feu des rêves brûle, là où l'espoir n'a pas de saison
Envole toi abandonne ce monde sans t'en soucier
Moi j'reste en bas
Là d'où les étoiles paraissent poussière
Paraissent poussière
Adieu

La symphonie du jour nouveau
Me colle un sourire sur les lèvres
Envie de fouler les hautes herbes qui dansent sous l'aube
D'aller contempler le monde qui se réveille

Le matin, la nuit
Comme deux amours
Nacre le ciel d'une scène d'adieu
Je regrette presque de m'éprendre de ce jour
De vivre sans toi cet éveil radieux

Le vent souffle comme un rire jaune
Sur ce lendemain que tu ne verras pas
Ce vent qui fait danser l'horizon
Avancer les radeaux de ses rafales

Pourvu qu'il emporte ces drôles de jours
Pourvu qu'il emporte ces drôles de doutes

J'pensais me réveiller
Être un homme
Mais ça veut dire quoi être un homme
Elle semble s'amuser de ce drôle de sort
Cette perle de lumière dans son écrin d'aube

Et comment vivre avec ce vide?
Comment ne pas trouver la morale amère?
Il pleut du soleil sur ma rive
J'ai peur d'accorder cette danse à la mer

J'enterre les questions comme des p'tites graines
J'enterre les questions comme des p'tites graines
J'devrais me les poser mais j'suis distrait car
J'm'abandonne à la douceur de ce bonheur attristé

J'enterre les questions comme des p'tites graines
Mais si j'les enterre je pourrais pas m'enfuir
Est-ce que grandir c'est accepter ses chaînes?
Est-ce que je briserais ces chaînes en acceptant de grandir?

Ça y est..., je me rappelle de ce rêve



Credits
Writer(s): Jude Ikael
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