La rencontre

Je ne saurai jamais pourquoi
Je me suis arrêté ce jour-là
Quoi qu'en y réfléchissant bien
La réponse n'est pas si loin

Prendre ces inconnus évoluant
Sur le bord de la route le pouce devant
Quoi qu'en y réfléchissant mieux
La réponse est sous mes yeux

À la plus simple des questions
Celle de leur destination
Ils répondirent dans la seconde
On aimerait voir le bout du monde

Drôle de rencontre, de départ
Prémices de grandes histoires
Dans un enthousiasme certain
On s'engageait sur le chemin
Drôle de rencontre, de départ
Prémices de grandes histoires
Dans un enthousiasme certain
On s'engageait sur le chemin

Décors renouvelés sans cesse
Exploration enchanteresse
Les plaines comme les océans
Nous accueillaient au gré des vents

Inlassables devant la scène
D'un torrent, qui se déchaîne
D'un ciel bleu tranché en deux
Chaque jour d'un astre de feu

Autour de nous aux fermes, aux champs
Les chiens d'habitude pourtant
Si hostiles chantaient ici
Dansaient en hurlant à la vie

Drôle de rencontre, de voyage
Changement de paysage
Le monde est beau tant qu'il existe
À travers des yeux optimistes
Drôle de rencontre, de voyage
Changement de paysage
Le monde est beau tant qu'il existe
À travers des yeux optimistes

Et quand on entrait dans les bois
Le méchant loup n'y était pas
La peur nous semblait ridicule
Même à l'approche du crépuscule

Au fur et à mesure où on avançait
En suivant les parterres d'iris
Se dessinaient sur les cyprès
Les souvenirs du temps jadis

Quand le soir s'est montré trop sombre
Nous nous sommes mis en quête
De bâtons enfouis sous les ombres
Pour changer les ténèbres en fête

Drôle de rencontre, drôle de vie
Foncer le jour, chanter la nuit
Au clair de lune au coin du feu
Je les distinguais déjà mieux
Drôle de rencontre, drôle de vie
Foncer le jour, chanter la nuit
Au clair de lune au coin du feu
Je les distinguais déjà mieux

J'avais avec moi tous ces gens
Tout le commun du bon vivant
Tous passionnants, et de nature
Prédisposés à l'aventure

Il y avait là des amis
De vrais compagnons de vie
Tous dans le même sillage
Tous à leur place dans l'équipage

Il y avait aussi Pipoura
La belle babos aux yeux velours
Celle qui parlait tout bas
Secrète au cœur un peu trop lourd
Il s'est enfui de ma mémoire
Ce chemin qui nous a mené
À nous retrouver tous les deux
Dans la clairière aux oubliés

Ici sous le regard attendri
De tous les fantômes de la forêt
À grand coup de confidences
On rasait nos jardins secrets

Drôle de rencontre, coup de cœur
Redécouverte d'un bonheur
Quand la fusion de deux corps
Nous invite à y croire encore
Drôle de rencontre, coup de cœur
Redécouverte d'un bonheur
Quand la fusion de deux corps
Nous invite à y croire encore

Quand le sommet, on a gravi
On aurait pu, dans le déni
Se laisser une dernière chance
D'ignorer encore l'évidence

Ils m'ont dit "Cette saison
Nous offre d'autres ambitions
Nos pensées ne vagabondent
Plus tellement pour le bout du monde

Loin des enfantillages
Des feux de camp, des chiens, des loups
Il est l'heure d'un nouvel âge
Que sonne le quatre centième coup"

Drôle de rencontre, d'impression
De voir, en pleine confusion
La volonté dont ils disposent
Pour passer à autre chose
Drôle de rencontre, d'impression
De voir, en pleine confusion
La volonté dont ils disposent
Pour passer à autre chose

Après de longues embrassades
À Pierre, Paul, à Pipoura
Promesses de retrouvailles
Auxquelles je ne croyais pas

On rit une dernière fois ensemble
Ils riaient encore en s'éloignant
Moi je les regardais hagard
S'évanouir dans le brouillard

Mais aujourd'hui quand ils me manquent
Ces rires emplis de réconfort
Je me souviens, ils me reviennent
Et mieux je les entends encore

Drôle de rencontre, drôle de terre
Sur laquelle tout n'est qu'éphémère
Dans ces conditions on s'assure
De ne plus penser au futur
Drôle de rencontre, drôle de terre
Sur laquelle tout n'est qu'éphémère
Dans ces conditions on s'assure
De ne plus penser au futur

Rebroussant chemin je regardais
Tous les sapins qui affichaient
Notre présent de l'avant-veille
Déjà qualifié de passé

Nos voix mêlées aux barcarolles
Des chants mélancoliques d'Éole
Qui sur mes pas faisait glisser
De tristes mélodies glacées

J'ai rejoint sans la moindre joie
Ce chez moi qui encore une fois
Comme une maudite case départ
Signe la mort de mes histoires

Drôle de rencontre, d'existence
Agglomérat d'expériences
Des aventures, des périples
Désillusions multiples
Mais qui sous la tristesse révèlent
L'envie d'en vivre de nouvelles
Et autant de moments intenses
Qui leur donne tout leur sens