Don Quichotte

Dans un océan d'ennuis, j'attends le second souffle du noyé
Et j'écris mieux quand mes textes ne payent pas l'loyer
Les jours te brisent les membres, ils n'ont pas d'idole
Voici le vrai blase du temps: Chuck Liddell
Mâche un bout de vie et recrache un goût de vide
Clash un crew de filles, relis quelques pages d'un doux d'Ovide
Trace un trou d'office, l'homme moderne n'est qu'un fou docile
Pire qu'un faux dossier, "liberté" n'est plus qu'un mot grossier

Comment faire de beaux rêves pris dans une nuit blanche?
Vos modèles de vie sont c'qu'il reste quand les démons s'épanchent
Ton esprit est itinérant comme une roulotte
Fini par se perdre comme Dostoïevski à la roulette
Les muets n'attendent pas de lendemain qui chante
Les plus lyriques s'assassinent aux rêves, Don Quichotte
Je goûte l'échec depuis 83
Et raté l'Eden, je suis né en même temps qu'le SIDA

Dieu reconnaîtra les siens et pas ceux qui crient son nom l'plus fort
Et les parjures n'en seront que plus morts
Se mentir n'est qu'une forme de vie sans soleil
Je collectionne les rimes perdues, les nuits sans sommeil
Couvre des paquets de vers, couve des baquets de nerfs
Cool, un couplet de fait, shoot des laqués de mers
Fous des taquets de cernes, troue des clapets de fer
Sous des parquets de verre, tous tes paquets de mecs

Il suffira d'un jet d'pierres dans cette époque de chiens
Je crée un peu d'brasier à trois heures du matin
Aucun écho si je demande "pourquoi?"
Et tant mieux si ces mots ont un sens pour toi
J'n'ai qu'un souhait en tant qu'insecte atone
Demeurer anonyme comme l'atome
Dans l'incompréhension comme un gosse qu'on arme
Je n'fais pas d'musique, non, je sauve mon âme