Autodafé
Les pieds pleins d'échardes, les mains liées j'ai peur
La résine colle au corps et son odeur m'écœure
La poix pèse sur moi telle une terrible tumeur
La foule scande et cri, je l'entends qui hue Meurt!
J'entends aussi les fagots frétiller
Le bruit des bûches qui crépitent
Leur fragrance de fumerolle fomenter ma fièvre
Les flammes ont des éclats de voix qui comme ma plèvre palpite
Des larmes aux creux des orbites font trembler mes lèvres
Ma croix, un crématoire, mon calvaire, crépitant
Au pilori je sue, débute la carence
Déjà la décadence, départ de dolence
Mon exit expiatoire, ma poussière, pénitente
Les pieds se consument par l'effet de l'essence, brûlante violence
Je crie des
Vers de vide
Vers le vide
Des sonnets mortuaires
Ma bile
La vile
L'atrabile
Me dévore les viscères
Je plie
Je supplie
Que mon supplice
Finisse par se taire
Je m'abime
Et l'abime
La sublime
M'attend les bras ouverts
La peau se grave de graves glyphes
Comme les dessins de l'argile au soleil
Ce manteau de magma met la mort en éveil
J'attends sans patience le renfort de mon dernier sommeil
La naissance de l'agonie tarde j'attends que le vent me balaye
D'existence on m'ampute des plantes à la taille
D'impatientes flammes me dévorent les entrailles
J'ai confiance que cette lutte sera ma dernière bataille
D'abondantes lames cramoisies me strient d'atroces entailles
Désormais
Je n'incarne
Plus ma carne
C'est le feu qui le fait
Je ne suis plus
Qu'un corps
Qui crame
Un fébrile feu follet
L'incandescence cadencée des flammes danse sur ma panse
Ma décence à nue dans cette déliquescence dense
Déchirante danse, malveillance intense, terrifiante transe
Ma squame me lance dans cette effervescence
Le sens, la vue, sous la chaleur s'est tu
Les dents dévorées par la douleur
Tapis sous l'épiderme cette souffrance qui me tue
La braise à cet arrière-gout de malheur
Cet incendie insidieux
C'est incessant cette sensation de s'effriter
C'est se suffire à la poussière
C'est se soustraire à la matière
La forme du feu figure des séraphins sans raffinement
Serpent des sables aux élytres flamboyants
Descendant des cieux, la disgrâce comme déguisement
Mon blasphème les appelle je suis leur nouveau firmament!
Ils me lèguent leurs ailes pour en faire une armure
Une cuirasse de cuir où survit mon empire
Une forteresse frêle, mais aux massifs murs
Un château de cartes qui me protège du pire
Mais déjà des créneaux, je vois les hordes s'unir
Des meurtrières meurtries, monte et gronde la parjure
J'entends scander mon crime, un mantra de délire
Quelqu'un force la porte, la mort vient j'en suis sûr!
Les séraphins s'enfuient sans se soucier de ce qui suit
Quelle misère que cette douleur délétère
La morsure des enfers
Les serres fines des flammes en ont de moi presque fini
Dans mon bateau de braise
Je fais du 6ème cercle une terrible croisière
Je crépite, cadavre cramoisi crépitant
Carcasse cramée, crâne carbonisé
Je suis, le feu: Enfin, plutôt sa conséquence
Je suis de cendre. Voilà ma pénitence
La résine colle au corps et son odeur m'écœure
La poix pèse sur moi telle une terrible tumeur
La foule scande et cri, je l'entends qui hue Meurt!
J'entends aussi les fagots frétiller
Le bruit des bûches qui crépitent
Leur fragrance de fumerolle fomenter ma fièvre
Les flammes ont des éclats de voix qui comme ma plèvre palpite
Des larmes aux creux des orbites font trembler mes lèvres
Ma croix, un crématoire, mon calvaire, crépitant
Au pilori je sue, débute la carence
Déjà la décadence, départ de dolence
Mon exit expiatoire, ma poussière, pénitente
Les pieds se consument par l'effet de l'essence, brûlante violence
Je crie des
Vers de vide
Vers le vide
Des sonnets mortuaires
Ma bile
La vile
L'atrabile
Me dévore les viscères
Je plie
Je supplie
Que mon supplice
Finisse par se taire
Je m'abime
Et l'abime
La sublime
M'attend les bras ouverts
La peau se grave de graves glyphes
Comme les dessins de l'argile au soleil
Ce manteau de magma met la mort en éveil
J'attends sans patience le renfort de mon dernier sommeil
La naissance de l'agonie tarde j'attends que le vent me balaye
D'existence on m'ampute des plantes à la taille
D'impatientes flammes me dévorent les entrailles
J'ai confiance que cette lutte sera ma dernière bataille
D'abondantes lames cramoisies me strient d'atroces entailles
Désormais
Je n'incarne
Plus ma carne
C'est le feu qui le fait
Je ne suis plus
Qu'un corps
Qui crame
Un fébrile feu follet
L'incandescence cadencée des flammes danse sur ma panse
Ma décence à nue dans cette déliquescence dense
Déchirante danse, malveillance intense, terrifiante transe
Ma squame me lance dans cette effervescence
Le sens, la vue, sous la chaleur s'est tu
Les dents dévorées par la douleur
Tapis sous l'épiderme cette souffrance qui me tue
La braise à cet arrière-gout de malheur
Cet incendie insidieux
C'est incessant cette sensation de s'effriter
C'est se suffire à la poussière
C'est se soustraire à la matière
La forme du feu figure des séraphins sans raffinement
Serpent des sables aux élytres flamboyants
Descendant des cieux, la disgrâce comme déguisement
Mon blasphème les appelle je suis leur nouveau firmament!
Ils me lèguent leurs ailes pour en faire une armure
Une cuirasse de cuir où survit mon empire
Une forteresse frêle, mais aux massifs murs
Un château de cartes qui me protège du pire
Mais déjà des créneaux, je vois les hordes s'unir
Des meurtrières meurtries, monte et gronde la parjure
J'entends scander mon crime, un mantra de délire
Quelqu'un force la porte, la mort vient j'en suis sûr!
Les séraphins s'enfuient sans se soucier de ce qui suit
Quelle misère que cette douleur délétère
La morsure des enfers
Les serres fines des flammes en ont de moi presque fini
Dans mon bateau de braise
Je fais du 6ème cercle une terrible croisière
Je crépite, cadavre cramoisi crépitant
Carcasse cramée, crâne carbonisé
Je suis, le feu: Enfin, plutôt sa conséquence
Je suis de cendre. Voilà ma pénitence
Credits
Writer(s): Antoine Cantiny, Jean-baptiste Alfonsi
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