Apprivoisé

L'homme est un maître pour l'homme
Un animal apprivoisé au cours de son évolution
Un carnivore plein de remords
Et quand il mord fort dans un morceau de porc
Avalant de travers, en pensant à la mort de l'être qu'il dévore
Tout, torturé par la conscience
De sa nature qui le devance
Rempli sa panse, puis se repent
Reprend ses forces, et va purger son âme
Dans une église se grisé de vin de messe
Il se confesse, et dieu compresse
Avec sagesse la plaie qui blesse
La morale d'une espèce
Agressive et complexe
Bête féroce et sensible cherchant domicile
Dans un monde hostile
Fragile il se faufile, et trace son sillon
Développe l'esprit parce que son corps lui fait faux bond
Il cultive et construit, se cultive et s'instruit
Pourtant l'homme mûr s'emmure dans un murmure impur
À mesure qu'il perdure, dans l'incurable fureur
D'un tueur pur et dur qui à l'usure s'endurcit
Camoufle ses instincts, qu'il juge trop malsain
Se costume au matin et s'emmitoufle de satin
Se construit des barrières et s'enferme à long terme
Pour taire ses nerfs, qui le mène à l'enfer
Des grandes tours de pierres pour contenir sa société
Oui l'homme est bien trop fier pour avouer sa cécité
Sans cesse rongé par les pulsions puissantes, de sa bestialité
Il se répète ça va passer
Au fil des siècles a réprimé
Ce monstre qui vient le hanter
Tenter de le faire craquer

L'homme s'est mit debout et s'est drapé de politesse
Pour masquer l'animal, se démarquer d'autres espèces
Victime de sa conscience qui le torture d'être un bourreau
Les siècles passent, tout évolue, mais la bête rôde dans les rues
La science en permanence modifie son quotidien
Cherche à créer un monde stérilisé, indolore
Fait face à la nature pour adoucir un peu les bords
Mais tous les jours, des souterrains
La bête sort quand l'âme s'endort

Dressé de père en fils, depuis plusieurs générations
L'homme sait serrer la vis, quand le vice sort de sa prison
Se protège de police, et barricade sa maison
Sa justice, et ses lois sont là pour garder sa raison
Puis le voila qui rêve, se lève et prône l'anarchie
Omettant les raisons de cette mise en détention
Oubliant qu'il est seul à se fixer toujours des règles
Traçant d'une main des frontières
De l'autre il se déclare la guerre
Pour contrôler sa propre espèce
Il est prêt à salir ses mains
Terroriser pour mieux régner
Dresser les foules qui s'écoulent
Comme un venin dans les artères
D'une rivière qui conduit droit vers son déclin
Seul il n'est presque rien, vivre en bande lui est vital
Mais la traîtrise et le larcin, viennent altérer son quotidien
C'est infernal, il se maîtrise quelques heures
Et puis l'instinct prend le dessus
Des coups de couteau dans le dos
D'un trop naïf alter ego
L'homme avec une grande hache
Crache sur la morale et tache son karma d'assassinats
Puis il cache le corps sous une bâche
Attend que le temps passe
Tasse doucement la menace
Pour enfin faire surface et reprendre sa place
Alors on l'endort, à grand coup de confort
Installé, confiné, le journal apporté par le chien familial
Couché! Pas bouger! Comme un os à ronger
Un sentiment de dominer, pendant qu'il ressert le collier
Autour de son cou accroché

L'homme s'est mit debout et s'est drapé de politesse
Pour masquer l'animal, se démarquer d'autres espèces
Victime de sa conscience qui le torture d'être un bourreau
Les siècles passent tout évolue, mais la bête rôde dans les rues
La science en permanence modifie son quotidien
Cherche à créer un monde stérilisé, indolore
Fait face à la nature pour adoucir un peu les bords
Mais tous les jours, des souterrains
La bête sort quand l'âme s'endort

Les femelles se font belles tout en dentelle ou en Rimmel
Vont même jusqu'au scalpel pour faire briller cette étincelle
Les mâles font la parade pour s'accoupler
Se reproduire, obsession imparable
Dissimulée comme une tare
Tous deux sont bien honteux d'avoir gémi tard dans la nuit
Pour des génies c'est dégradant, des grognements qui font mentir
Cette élégance qu'ils affichent, en société
Ils tentent tout pour éjecter
Ces idées jugées déplacées, pour des penseurs bien éduqués
Le poids de son histoire, à chaque instant dans sa mémoire
Jugé coupable à sa naissance, descendant d'un peuple barbare
Plusieurs placards pleins à craquer
De mille cadavres entassés
Ce sang avarié vient tâcher, les mains crispées d'un vieux passé
Qui ne sera jamais classé, l'humain toujours est condamné
À ressasser sans cesse camoufler l'ivresse et l'allégresse
Qu'il ressent quand il agresse son espèce
Torture l'autre avec adresse, détruit sans raison dans un geste
Tourne sa veste, à l'Est à l'Ouest, lâcher du leste
Éradiquer pour s'occuper, mais bientôt le rideau tombe
Et les regrets refont surface, alors on maudit le Diable
Habile qui nous affable
Habite celui qui s'arrache le cœur de peur, d'horreur
On pleure nos disparus sur des pierres
Disposées aux coins des rues hantées
Par nos massacres, un peu partout sont dispersés
Des monuments pour dispenser les prochains d'y passer
De nouvelles règles sont posées
À l'infini le geste abjecte est répété

L'homme s'est mit debout et s'est drapé de politesse
Pour masquer l'animal, se démarquer d'autres espèces
Victime de sa conscience qui le torture d'être un bourreau
Les siècles passent tout évolue
Mais la bête rôde dans les rues
La science en permanence modifie son quotidien
Cherche à créer un monde stérilisé, indolore
Fait face à la nature pour adoucir un peu les bords
Mais tous les jours, des souterrains
La bête sort quand l'âme s'endort



Credits
Writer(s): Julien Morand
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